Mettre en oeuvre la gratuité : fiche N°4 / Transformer les métiers
Contrairement à de nombreux projets dans les transports urbains, la gratuité ne nécessite pas, a priori, de mettre en place de lourdes infrastructures. Il s’agit d’une politique de mobilité décidée au niveau politique par les élus du territoire qui, pour autant, bouleverse profondément l’organisation et les métiers de l’entreprise délégataire des transports chargée de l’appliquer. Sa mise en œuvre nécessite donc du temps afin de préparer la transformation professionnelle des métiers des employés.
La gratuité change tous les métiers
Signifiant davantage que la disparition du service commercial sous sa forme habituelle et de l’équipe de contrôle des titres du réseau payant, la gratuité transforme le travail de chaque employé. Mettre en œuvre la gratuité d’un réseau de transport urbain correspond à un véritable projet d’entreprise nécessitant un temps de préparation conséquent, qui balance entre quelques mois et plusieurs années, surtout dans le cas où la collectivité choisit d’accorder du temps à l’expérimentation de la gratuité pour anticiper les différents enjeux à moyen terme.
Ce projet conduit généralement à de nombreuses embauches, pour faire face à l’augmentation de fréquentation du réseau constatée par la suite. Le recrutement et la formation de ces nouveaux employés deviennent ainsi des enjeux de cette transition.
Conducteur de bus gratuit : qu'est-ce qui change ?
Métier de premier plan pour le bon fonctionnement du réseau, le conducteur est, lui aussi, touché par ces changements. L’arrêt de la vente des titres à bord lui permet de se concentrer sur la conduite, mais aussi sur l’accueil et l’information des usagers. L’augmentation de fréquentation du réseau, notamment induite par la gratuité, peut amener le conducteur à utiliser des bus de plus grandes capacités comme des bus articulés.
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NB : L’Observatoire rappelle que ces publications relèvent d’un travail effectué à la croisée de deux projets financés par l'Ademe : le premier projet (TEES 2020), conduit en 2020 par les chercheurs de VIGS en résidence à l'AGUR, a permis d’explorer les changements de pratiques et de représentations pour les organisations publiques et privées depuis le passage à la gratuité des transports collectifs à Dunkerque. Il s’est accompagné d’un Workshop, en octobre 2020, dont les échanges (synthétisés ici) nourrissent largement ces fiches. Le second projet, porté cette fois par l’AGUR, a permis de documenter la réalité du transport gratuit dans des contextes territoriaux et financiers variés, ainsi que sur le suivi des indicateurs mis en place par l’Observatoire.
Source et réalisation : OVTG – AGUR – VIGS ; financement ADEME.